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Prostitution: L'Enfer Sexuel des Camerounais en Europe

Publié par Penda Jose

 	 Prostitution: L'Enfer Sexuel des Camerounais en Europe

Des filles qui trépassent sous les assauts de toute une famille ; des femmes qu’on mutile pour les besoins d’un show sexuel ; des bébés que l’on prostitue. Tel est l’univers que cette Camerounaise qui vit en France depuis 16 ans dénonce dans son livre..

Aujourd’hui présidente de la Commission de l’information et de la formation à la Fédération des Agences internationales pour le développement (Aide Fédération), une organisation non gouvernementale dotée d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies, Amély-James ne parle pas avec des mots seulement. Mais avec son corps, son regard, son cœur, son âme d’Africaine. Avec ses tripes aussi. Parce que, quand elle s’exprime, on voit bien qu’Amély-James Koh Bela en veut. A l’Afrique d’abord, et à tous ceux qui sont les acteurs d’un trafic dégradant d’hommes, d’un esclavage sexuel dans les pays d’aisance, de luxe et de luxure. Ici, la sexualité et les jeux sexuels se déclinent en scatologie (sexe avec excréments), ondinisme (l’urine est mise à contribution dans les ébats) et zoophilie (les animaux et les humains, c’est plus que bandant paraît-il!). L’univers qu’elle décrit a franchi les portes de l’enfer, diraient ceux qui ont encore en eux une once de puritanisme. Amély-James est de ceux-là. C’est pourquoi “ les enfants de 5 ou 1 an que les mères vendent aux pervers pour des passes ou des rites de sectes, des filles de 12 ans qui subissent une demi-douzaine d’assauts par jour, pendant que leurs mères sont à la caisse, celles que les époux louent aux riches qui leur foutent des fagots de crayon dans l’utérus qu’il faut après enlever à la pauvre fille, les diplômées piégées par leurs propres frères pour faire des partouzes … ” la révoltent. Au cours des conférences qu’elle a données dans le cadre du festival Massao (lycée de Makèpè et maison du parti), jeunes et parents n’en croyaient pas leurs oreilles. “ J’ai des enregistrements et des photos qui montrent cette horreur. Mais il ne m’a pas été permis, par les autorités, de les montrer. Néanmoins, j’ai des enregistrements et des témoignages que je pourrai vous faire écouter lors de ma prochaine venue, dans 3 semaines, pour la dédicace de mon livre qui est sous presses en ce moment à Yaoundé ”. En attendant sa mise sur le marché camerounais, elle nous promène dans les dédales du sexe noir en Europe.

Racontez-nous votre histoire. Quand on dit votre histoire, c’est bien celle du livre qui vous a amenée à entrer de plain-pied dans l’univers de la prostitution des Africaines, Africains et Africainets (ettes).

Je suis tombée dedans par hasard. Au départ, je devais écrire un livre sur les sans-papiers. C’est en faisant mes enquêtes sur ce sujet, pour le premier manuscrit qui s’intitulait “ L’enfer au paradis ”, en rentrant dans les familles et les milieux africains pour voir et comprendre comment on vit, que j’ai découvert le monde inimaginable de la prostitution africaine en France.

Vous dédicacez votre livre à une fille. Racontez-nous son histoire, qui est assez illustrative de ce que vous dénoncez.

Je l’ai rencontrée pendant mon enquête. Elle était prostituée et faisait partie d’un trafic, comme toutes les autres. On l’a piégée. C’est un monsieur qui est allé la chercher en Afrique pour l’épouser, et il l’a mise sur le trottoir. Un jour, un homme riche de Saint-Tropez l’a choisie sur photo et l’a prise pour qu’elle vienne passer un week-end de plaisir avec lui. En fait, ce grand chef d’entreprise l’a louée pour qu’elle couche avec son chien, pour l’anniversaire de l’animal, et ce n’est que sur place qu’elle l’a compris. Donc quand elle est arrivée, elle a été violée pendant deux jours par le chien, y compris par le monsieur lui-même ; pendant ce temps, son épouse prenait des photos. Quand elle est repartie, elle n’a pas supporté ce qu’elle a subit, puisque chez eux, au Ghana, c’est une malédiction de coucher avec des animaux. Elle est venue me voir, et j’ai alerté les autres Ong pour voir ce qu’on pouvait faire. Mais elle était persuadée que son défunt grand-père l’avait vue en train de faire l’amour avec le chien et qu’elle était damnée. Elle s’est donnée la mort en s’injectant une triple dose de cocaïne.

Quand on vous entend décrire dans vos conférences les scènes que subissent les filles, on est frappé par les détails que vous donnez sur ce monde de perversion extrême fermé au premier venu, qui a ses habitués et fonctionne comme une société secrète. Comment vous y prenez-vous pour avoir autant de précisions ?

Mon statut de travailleur social en France m’a beaucoup aidée. En Europe, quand les gens n’ont pas de papiers ils ne peuvent pas se soigner, ne peuvent pas manger. Ils ne savent même plus que l’éducation, la santé, sont des droits. Moi j’arrive à leur donner cela. C’est comme cela que je suis entrée dans les maisons. Quand pendant une année vous leur procurez des soins, ils se sentent en confiance et vous font des confidences. En rentrant dans leur quotidien, vous découvrez des choses. Après, les prostituées elles-mêmes coopèrent volontiers parce que vous représentez une planche de salut pour celles qui sont lasses de tout ce qu’elles subissent. Comme en plus mon but n’est pas de réprimer, mais de sensibiliser, on me laisse plutôt évoluer. C’est pourquoi aujourd’hui la police française m’accuse de favoriser l’immigration et la régularisation des prostituées, parce que je ne dénonce pas ceux qui entretiennent ce réseau.


Certaines personnes vous soupçonnent pourtant d’être de cheville avec les services de l’immigration des pays occidentaux, et pensent que votre action participe de leur politique de restriction des entrées des Africains, dans leurs pays …

C’est complètement faux. Parce que, justement à cause de mon combat, on a commencé à régulariser la situation des filles qui se prostituent, ce qui ne se faisait jamais. Mais le problème qui se pose est que plus on en régularise, plus il en arrive. Je ne suis pas là pour parler de l’immigration. Je me fous de l’immigration. Les Européens sont discriminatoires et racistes sur les bords. Je voudrais simplement que les Africains arrêtent d’aller se donner en pâture en Occident, qu’ils arrêtent de courir vers cette nouvelle forme d’esclavage. C’est d’abord la femme africaine que je suis qui parle. J’en ai marre qu’on se serve toujours de nous. Il faut mettre les Européens devant leurs responsabilités et je leur rentre dedans ; car ce sont les mêmes qui refusent les visas à ceux qui vont en Europe pour mener des activités honnêtes, qui les donnent à ceux qui vont se dépraver et leur servir d’esclaves sexuels. En même temps, s’il y a un endroit où les Africains doivent se rendre, c’est bien en Occident. Mais il faut y aller autrement.

C’est-à-dire ?

Qu’on aille là-bas, la tête haute, comme leurs égaux, prendre les meilleures choses qu’il y a là-bas, apprendre des métiers que nous n’avons pas et dont nous avons besoin. Là-bas nous ne faisons que des jobs sales : on nettoie le sol, on sort les chiens. Des gens ont des doctorats et ils ne font que ça. Ça me fait mal de voir des jeunes Africains réduits en esclavage en Europe en cette aube de 3ème millénaire. Ce temps est révolu ; il nous faut maintenant construire notre continent au lieu de toujours courber l’échine. Je ne dis pas que nous ne devons pas aller chez eux. Au contraire. Parce qu’ils nous doivent tout. Si l’Europe est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est parce qu’elle s’est servie en Afrique.


Dans votre action, vous dites travailler avec les familles, parce que ce sont elles le détonateur, les complices de la situation que vous dénoncez. Ne pensez-vous pas qu’il faille aussi travailler avec les administrations, occidentales et africaines, dans le même sens ?

En Occident, je travaille avec toutes les administrations, aussi bien la police que les autres que sont la justice par exemple. C’est ce qui permet que maintenant, quand on sort une fille de la prostitution et que je fais un rapport sur son travail, on lance aussitôt une procédure de régularisation de sa situation. Ministères, mairies, préfectures, tous ces services nous apportent leur concours. Au départ ils ont trouvé que j’étais très dure avec eux, que j’allais donner une image négative de leur société, parce que je ne parle pas assez de la bonne Europe. Je leur ai dit que je ne parle pas de la bonne Europe parce que cela va attirer les gamins pour rien. Parce que cette bonne Europe n’existe pas pour eux : il y a tellement de bonnes choses, mais les conditions pour y avoir accès sont draconiennes. Je préfère donc mettre en exergue la mauvaise Europe parce que c’est celle dans laquelle nous vivons.

Quant aux autorités africaines, camerounaises notamment, elles étaient au courant que les enfants se prostituent en Europe, mais elles n’avaient pas les chiffres, les détails de cette prostitution. Je leur en ai parlé. J’ai rencontré le ministre de la promotion de la femme, je dois rencontrer ceux de l’éducation afin qu’on crée un cadre qui n’oblige plus nos enfants à s’expatrier n’importe comment. Je dois également monter sur la tribune de l’Onu dans les prochains jours, pour présenter mon travail, parler de la filière africaine et de la prostitution en Europe, et demander que ce trafic d’êtres humains, cette nouvelle traite des nègres, cesse. Que ce problème soit au centre de la Francophonie, de tous les pays africains.

Quand vous vous lanciez dans l’enquête, pour ce premier livre, vous poursuiviez alors le rêve d’être écrivaine. Est-ce le même rêve que vous poursuivez aujourd’hui ?

Mon rêve, au départ, était d’être écrivaine ou journaliste. Mais quand je me mets sur le bouquin, c’est parce que je me rends compte que c’est la seule façon de mobiliser un plus large public. Je me suis dit qu’en faisant un livre, les médias allaient en faire un large écho, ce qui permettrait de toucher beaucoup plus de gens. En faisant des conférences comme je le fais à Paris, en étant anonyme, personne n’aurait été autant sensibilisé qu’aujourd’hui, je n’aurais pas touché autant de gens que le livre l’a fait.

On vous retrouve de plus en plus sur le front de l’action pour la sensibilisation ou pour travailler avec des Ong. Est-ce que vous n’êtes pas en train de devenir “ activiste ” ?

Je n’ai pas mis mes talents d’écrivain en veilleuse. Je suis en train d’écrire la suite des histoires que je rapporte dans mon livre. Mais pour le moment, le travail sur la prostitution est un travail de terrain. On ne peut pas parler de ce sujet en restant assis dans un bureau. Je suis toujours en jeans et t-shirt parce que je ne sais jamais quand je vais tomber sur une fille à conduire à l’hôpital, ce qui arrive souvent. Donc c’est sur le terrain que ça se passe.

Ce qui suppose…

Que les prostitués se trouvent dans les rues, dans des maisons, dans les bars, dans les bois. Si vous voulez leur parler, leur porter secours, il faut aller là-bas, vers elles, souvent très tard dans la nuit, accompagné parfois de policiers et de pompiers.


Peut-on savoir dans quel sens va la suite de votre bouquin en chantier : sera-ce toujours le ton de la dénonciation ?

Ce sera un peu moins de dénonciation et plus de témoignages. Au moins 50 % du livre seront constitués de témoignages. Je souhaite que les gens les lisent. Ensuite il y aura une analyse par rapport aux spécificités de la filière africaine, le rôle de la famille, des rites vaudous et de la magie noire, de la sorcellerie. Parce que tout ça rentre dans le processus de prostitution des filles, et contribue à ce qu’on n’aide pas bien les filles qui se prostituent. En effet, quand les services de réinsertion sociale, en France, arrivent à sortir une fille de la rue et qu’elle y retourne, parce qu’elle est maraboutée, eux ils ne croient pas que des forces mystiques prennent le dessus sur sa volonté. Ils l’abandonnent, et disent qu’elle a choisi de retourner dans la rue. Il faut leur faire comprendre par exemple que la sorcellerie est quelque chose de réel et de grave, et les amener à prendre cela en compte.

On apprend qu’à cause de vos actions de dénonciation de ce trafic, votre tête a été mise à prix par les hommes du milieu que vous dénoncez. Cela ne vous effraie-t-il pas ?

Il fallait s’y attendre. Mais je ne pensais pas que ça se ferait aussi rapidement. Evidemment, mon travail ne peut pas plaire aux personnes qui vivent de ce trafic. Un trafic surtout tenu par des femmes africaines très respectées ici. Leur crainte est que je balance leurs noms. Je n’ai jamais balancé leurs noms, c’est peut-être pourquoi je suis encore là. Mais les plus gros contrats sur ma tête viennent des prostituées de Suisse, qui ont estimé que je ne devais pas parler de leurs partouzes avec hommes et animaux, des utérus qu’on leur perfore avec des objets de tout genre qu’on y introduit, des excréments qu’elles mangent et des urines qu’elles boivent. Elles se rendent compte que beaucoup de gens, en Afrique, ne seront plus dupes de leurs histoires. Qu’ils comprendront que ces filles qui arrivent en Europe sans qualification et deviennent relativement riches au bout de peu de temps sont des prostituées. Que désormais les regards envieux qu’elles suscitaient à leur descente d’avion seront désormais des regards moqueurs. C’est cette image d’elles qui va changer qu’elles ne supportent pas, ce paraître qui ne dira plus grand chose aux gens. La deuxième grande menace vient de feymen camerounais qui ont parié à Paris qu’ils vont me violer.


Des chiffres et des faits,D’après Amély-James Koh Bela :

-Il y a 2 ans, 500 000 Africains se prostituaient en Europe. Ce nombre est en constante croissance.

-Le Cameroun est 2ème dans le classement des pays africains les plus introduits dans la prostitution en Europe. Telles que les choses évoluent, il devrait être numéro 1 d’ici à la fin de l’année. D’Europe en Asie, en passant par l’Amérique, les Camerounaises tiennent le haut du pavé et font déguerpir les précédents barons de cette mafia.

-9 fois sur 10, les filles ayant contracté des mariages par Internet sont prostituées par leurs époux

-Pour les Européens, le premier proxénète africain c’est la famille

-Sur 100 filles sorties de la rue et en situation régulière, une seule travaille. Les autres deviennent des proxénètes à leur tour et font venir des filles d’Afrique. .